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Une journée de l’assistant sanitaire

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Sans malade à l’infirmerie, les journées dans un centre de vacances se suivent mais ne se ressemblent pas. L’assistant·e sanitaire peut donc participer à la vie des groupes, mais il/elle indiquera toujours là ou il/elle se trouve.

Aujourd’hui dans le groupe des grands, ils ont besoin d’un adulte. Je vais donc participer à la vie du groupe, ce que me permettra de voir comment se comporte les enfants et ils pourront aussi mieux me connaître. Sont-ils très énervés ; ont-ils assez dormi ? Jouent-ils assez ? Je poserai ces questions lors de la réunion du groupe. Être présent à la douche avec les enfants me permettra de dépister tous les « bobos » ou boutons suspects, mais aussi de voir comment ils se lavent. Ce jour je prends mes repas avec « les grands ». Demain, s’il n’y a toujours pas de malades, je les prendrai avec un autre groupe. Ce moment est privilégié pour discuter et voir comment les enfants mangent. Après le repas, c’est l’heure à l’infirmerie de soigner les « bobos » et de donner les traitements. Il y a déjà beaucoup de monde occupé à jouer, lire, dessiner, discuter en attendant son tour. Telle est la règle : on est seul·e avec l’infirmier·e, on peut alors se « laisser aller », parler, confier ses « petites misères » et on a le droit à son petit câlin si l’on en a besoin. Aujourd’hui le groupe des « moyens » est venu en masse. Chacun a un petit « bobo » à soigner. Que s’est-il passé dans le groupe ? Une journée avec beaucoup de conflits et de tensions. J’en parlerai avec les animateurs.

Solène, 6 ans, arrive en pleurs. Elle a très mal à la gorge. Cependant, elle ne veut ni rester dans son groupe, ni dormir à l’infirmerie qu’elle ne connaît pas. Je la rassure, lui fait un gros câlin et la persuade enfin de prendre sa température. Verdict : 39°. Je la découvre, lui donne de la Catalgine enfant. J’appelle un médecin et lui explique qu’elle doit dormir à l’infirmerie. C’est le drame, je la console. Son animateur apporte ses affaires et son gros nounours. Il restera un moment afin de lui montrer qu’il ne l’abandonne pas, et lui explique que le médecin lui donnera des médicaments afin qu’elle guérisse plus vite. Celui-ci arrive, examine l’enfant, discute avec elle, conclut à une angine et fait les prescriptions d’usage. L’économe passera à la pharmacie prendre les médicaments. Le soir, il a fallu consoler Solène qui se retrouve séparée de son groupe. Je lui ai raconté des histoires, chanté des berceuses jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Restée trois jours à l’infirmerie, elle a pu se faire « chouchouter » un peu plus que les autres enfants, jouer et réaliser de beaux dessin pour égayer l’infirmerie. Je lui racontais toujours des histoires, je participais à ses jeux, à ses repas. Ses animateur·trices n’oubliaient pas de venir la voir ainsi que ses petits camarades, avec mon autorisation.
Malgré ma petite malade, les soins quotidiens continuaient et je restais toujours aussi disponible. Solène, n’ayant plus d’appréhension, revint régulièrement me voir pour poursuivre son traitement, se reposer, mais aussi pour me donner son bonjour.

D’après un texte de Françoise Tourte, Les Cahiers de l’Animation Vacances Loisirs n°34

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